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Le cerisier au milieu des cendres ~ [PV Eirin]

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Rp terminé Le cerisier au milieu des cendres ~ [PV Eirin]

Message par Aria Mizako Dim 13 Juil - 22:59

Mercredi. J’aime bien ce jour, même si je préfère largement le samedi et le dimanche. Cependant le mercredi est une bonne journée car les élèves de l’internat Kyrie ont cours que le matin. Je n’ai jamais loupé un seul mercredi, 100% de taux de présence en cours le mercredi, pour ma part. En ce qui concerne les autres jours, c’est autre chose. Bref, comme tous les mercredis, j’étais une nouvelle fois présente en classe, écoutant sérieusement les quelques cours qui garnissaient la matinée.

La sonnerie retentit dans tout le bâtiment. Les cours venaient de se terminer et tous les délinquants sortaient des différentes salles de classe dans un brouhaha pas possible. Il faut dire que c’était l’heure de bouffer aussi et c’est d’ailleurs pour cette raison que la cafét’ est pleine à craquer, vu le nombre d’estomac qu’il y a à remplir. Voyant le troupeau d’étudiants qui se dirigeait vers la cafétéria, je décidais, contrairement à eux, d’aller vers mon bungalow.

Arrivée à mon logement, je m’affalai sur mon lit en lâchant un grand soupir. Quel bonheur de retrouver son lit, après être restée plusieurs heures, assise sur une chaise, à écouter les profs. Ouai enfaite, qu’on soit mercredi ou un autre jour de la semaine, les cours c’est chiant. Petite conclusion de la journée à mon avis. Commençant à fermer les yeux, je commençais à m’endormir mais un miaulement me tira immédiatement du monde des rêves. C’était Yukiatsu, je l’avais presque oublié celui-là. J’esquissai un léger rire avant de me lever, plongeant mon regard dans celui de la boule de poils.

-Qu’est-ce que t’as p’tit chou, tu veux sortir faire un tour, c’est ça ?

Je souris en le voyant se diriger vers la porte pour s’assoir juste devant, et faire retentir sa petite voix, tout en me regardant avec ses yeux innocents. Je vins le caresser un petit moment avant d’ouvrir la porte puis la refermer derrière moi et Yuki’. Bon maintenant, il faut que je réfléchisse à un endroit où très peu de gens passent pour éviter de me faire attraper avec un animal de compagnie en ma possession. Je ne pense pas que c’est autorisé d’héberger un chaton dans son bungalow ou même d’avoir un animal quelconque avec soit. Alors mieux vaut la jouer discrétos pour éviter tout ennui inutile.  

Je connais l’internat Kyrie comme ma poche. Depuis mon arrivée dans ces lieux, j’ai commencé à inspecter chaque lieu, chaque recoin de l’établissement. J’ai d’ailleurs dessiné un bon nombre de plans. Chacun d’eux détaillant précisément les différents endroits de l’école. Si je veux être tranquille, mieux vaut aller à la plaine. Le soleil étincelle dans le ciel entièrement bleu où les nuages sont absents, et la température ne doit pas être inférieure à 22 °C. Avec un temps pareil, soit les gens vont au parc, soit ils vont à la piscine ou soit, ils sont partis faire un tour au village pour X raison. La plaine n’est pas un lieu très apprécié ou très sollicité par les élèves. Pourtant, c’est plutôt jolie là-bas et surtout très calme. J’aime bien m’y poser, pour réfléchir ou bien trouver l’inspiration pour écrire des chansons, pour dessiner. Et puis Yuki aime bien cet endroit aussi.

Comme je m’y attendais, l’endroit était désert. Personne aux alentour pour venir nous faire chier, c’est parfait. Ma p’tite peluche se mit à courir derrière tout ce qui bougeait. Que ce soit un papillon ou une sauterelle, il essayait de les attraper, intrigué par l’existence de tels insectes. Ça y est, à chaque fois que je l’emmène prendre l’air, il devient tout fou. En parlant de folie, ça fait un bail que je n’ai pas cogné sur quelqu’un. Depuis que j’ai secouru le chaton, je suis de moins en moins agressive…Enfin je dis ça, mais ma dernière baston remonte à deux jours. Craquant mes poings, je dis d’un ton sérieux.

-Passons aux choses sérieuses !

Je sortis une boite de mikado au chocolat au lait de mon sac. Puis ouvrant le paquet, j’en pris un dans ma bouche avec un grand sourire. Bah quoi ? Je n’ai pas mangé je vous rappelle alors j’ai la dalle ! En plus, les mikados au chocolat au lait, c’est mon péché mignon. Non, ne vous inquiétez pas, lorsque je parlais de passer aux choses sérieuses, je ne parlais pas de bouffe. Quoi que pour moi la bouffe fait partie des choses qu’il ne faut pas prendre à la légère. La cuisine est une de mes passions quand même ! Mais si je suis là, ce n’est pas pour la cuisine mais bien pour dessiner.

Apercevant un coin d’ombre sous un arbre, je me déplaçai directement vers ce dernier, m’asseyant sur l’herbe verte et m’adossant au tronc de l’arbre. Ma boite de mikado près de moi, carnet de dessin ainsi qu’un crayon de bois en mains, je commençais  donc  les premiers traits qui allaient former le dessin.

Entièrement concentrée dans mon œuvre, je n’avais même pas remarqué que la boule de poils était venue prendre place près de moi. Quand je dessine, il peut il y avoir un incendie à deux mètres, je ne me rendrais compte de rien. Qu’est-ce que je dessinais ? Une colline recouverte de cendre. Cendre de l’herbe qui la recouvrait. A son centre, un cerisier en fleurs, seul au milieu des cendres.
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Rp terminé Re: Le cerisier au milieu des cendres ~ [PV Eirin]

Message par Invité Lun 14 Juil - 21:11


L'air pur est inspirant, n'est-ce pas ?




Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis ma première rencontre avec Reika. Pour le moment, nous nous apprivoisions toujours, elle et moi. J'étais patiente, je devais l'être. Tous les soirs, nous nous voyions un peu. Nous parlions, de sa journée, de la mienne, de tout et de rien, continuant notre jeu de questions. Comme je n'avais qu'elle comme interne sous ma responsabilité, je pouvais me permettre de passer plus de temps que je ne le devrais en sa compagnie. Mais en ce mercredi, mes habitudes allaient être bousculées. En effet, en me rendant à mon bureau ce matin, j'avais remarqué un nouveau dossier posé sur la table, avec un post-it sur lequel mon nom était écrit. Warren m'a dit que c'était mon deuxième cas. Apparemment c'était normal de recevoir ses cas au compte-gouttes ici. D'après mon collègue, l'administration nous testait un peu en observant comment on se débrouillait avec un, puis deux, puis trois internes selon notre performance et la satisfaction qu'ils tiraient de notre travail. C'était logique, en même temps. Bien que nous étions sensés être des professionnels, mieux valait s'assurer une qualité de travail irréprochable avant de nous confier les petites bombes prêtes à exploser que sont les pensionnaires de Kyrie. La moindre erreur pouvait avoir de grandes conséquences, et j'en étais pleinement consciente.


J'étais contente de recevoir mon deuxième cas, comme une gamine devant une pochette surprise. Allais-je encore m'occuper d'une schizophrène ? Ce serait parfait, j pourrais comparer celle de Reika à celle de cette autre personne ! Ou bien un meurtrier sanglant ? Ca aussi, cela me tentait bien. Un meurtrier tortionnaire serait un bonus. Je souriais à mes pensées. Si seulement les gens entendaient à voix haute ce que je me disais, ils me croiraient démente. Qui voudrait volontairement s'occuper d'un meurtrier qui torture ses pauvres victimes ? Je me disais qu'après tout, si les jeunes étaient ici, c'était que quelque part, ils voulaient se remettre sur le droit chemin, mais que tous ne l'avouaient pas. Autrement, on les aurait jeté en prison, non ? C'est ce que je croyais en tout cas. Je déballai donc l'enveloppe et pris le contenu entre mes doigts. Effectivement, c'était mon deuxième cas. Aria Mizako, en classe A-4. La classe des plus terribles criminels de Kyrie. Il semblerait qu'elle soit ici pour plusieurs meurtres prémédités, des casses à plus ou moins grande échelle avec prise d'otages, et quelques braquages. Eh bien … Elle était plutôt à l'opposée de Reika. J'allais devoir m'adapter en conséquence. Je lus entièrement son dossier plusieurs fois, demandant à Warren s'il n'avait pas entendu parler d'elle auparavant. Une mention spéciale écrite en gros caractères rouge et soulignés attira mon attention. « Méfiez-vous, elle a une sale manie à peloter tout ce qui lui passe sous la main, si tant est que vous êtes une femme. » Uh-huh … Une obsédée … Je me demandais si cela faisait partie d'une défaillance mentale, ou si elle aimait juste le sexe de façon démesurée … Nymphomane ? Ce n'était pas précisé sur son dossier, et elle n'avait pas été condamné pour viols, je réfutais donc à demi cette thèse. De toute façon, si elle essayait de me toucher, elle risquait quand même gros, étant donné mes multiples ceintures noires … Les sports de combat m'avaient permis de m'aérer la tête après l'épisode de mon kidnapping par ma sœur. Je les avais enchaînés, apprenant avec assiduité. Je savais donc me défendre, mais j'espérais sincèrement ne pas avoir à le faire. Nous verrons bien.


La matinée était réservée aux cours pour les internes. Nous, éducateurs, profitions de cette journée pour nous réunir, travailler sur les plannings de la semaine, préparer nos activités avec les jeunes et faire le point sur chacun d'eux. Chaque soir, j'écrivais le compte-rendu de ma journée passée avec Reika. Je notais l'évolution de notre relation, les points positifs et négatifs, ainsi que les objectifs pour le lendemain. Aujourd'hui, j'allais pouvoir me concentrer sur l'étude du cas d'Aria, et prévoir l'attitude à adopter avec elle. J'avais interrogé quelques-uns de ses professeurs à la pause, voulant en apprendre plus sur son caractère. Et en peu d'interview, j'avais probablement compris. Je prenais Reika, je la retournais, et j'avais son opposé : Aria. La rousse était plutôt du genre méfiante et discrète, tandis que la blonde était assez exubérante et tête brûlée. Apparemment, la jeune fille de la classe A-4 était aussi assez incontrôlable. Un vrai petit électron libre, qui faisait ce qu'elle voulait quand elle le voulait. Cela se traduisait par une assiduité au travail très irrégulière, excepté le mercredi. Au moins, elle faisait des efforts, c'était louable. J'aurai tout le loisir de lui demander ce qu'elle faisait lorsqu'elle séchait les cours. Bien … A la fin de la matinée, juste avant la pause déjeuner, j'envoyai un texto à Reika pour la prévenir que je la verrai plutôt en début de soirée, vers dix-sept heures trente. Je lui ai donné la raison : j'avais une deuxième interne sous mon aile, et j'allais la rencontrer pour établir un premier contact. Cela me demanderait forcément plus de temps, et elle le savait. Cela dit, je ne l'oubliais pas. Je mettais un point d'honneur à effectuer mon travail à fond.


Après m'être rechargé les batteries autour d'un bon repas partagé avec Warren, je suis retournée à mon bungalow pour me poser un peu, et réfléchir à comment aborder Aria. Son numéro de bungalow était dans son dossier, comme celui de ma rousse. Peut-être devrais-je aller la chercher directement, et lui proposer de marcher toutes les deux jusqu'à un coin calme pour qu'on fasse connaissance ? Mouais, avec ses tendances un peu lubriques, ça allait sonner bizarre à son oreille. « Hey salut, on s'connait pas mais viens avec moi à l'écart de Kyrie, rien que toi et moi pour qu'on apprenne à se connaître ! » sonnait comme une invitation sexuelle, pour quelqu'un qui a de forts penchants. Oui, je ne le cache pas, je n'avais pas envie de me faire tripoter par une adolescente que je ne connaissais pas et pour qui je ne ressentais aucune attraction après avoir vu sa photo. L'idée me déplaisait, me mettait mal à l'aise et me rebutait. Prudence, donc. Je ne laisserai rien au hasard. Mais bon, je n'avais pas d'autre possibilité de toute façon pour aller la voir. Une fois reposée, recoiffée et prête, je sortis en direction de là où se trouvait peut-être Aria. Je n'avais pas forcément envie de refaire une chasse à l'interne comme j'avais pu le faire pour Reika, car cela m'avait épuisée un petit peu. En plus de ça, j'avais rendez-vous avec elle ce soir. Je n'avais donc pas de temps à perdre, et c'est d'un pas décidé que je me dirigeai vers le bungalow de la blonde. Je la croisai de loin, elle venait de quitter son logement. Pfiou, j'avais eu de la chance sur le coup. Une minute de plus et j'aurais dû faire tout Kyrie pour la trouver … Je la suivais donc de loin, tranquillement. Je l'observais. Elle semblait bien s'entendre avec ce petit chat qui la suivait … Je pourrais jouer sur sa fibre sensible donc, éventuellement. Elle allait visiblement jusqu'à la plaine. De ce que j'avais cru comprendre, c'était un endroit où les internes s'isolaient. Il n'y avait que très peu de monde qui y allait, et très souvent, pas plus de deux ou trois à la fois. Et effectivement, il 'y avait personne d'autre que la blonde et son petit chat, en plus de moi bien entendu.


Le vent caressait ma peau délicatement, faisant onduler mes cheveux et ceux d'Aria, à plusieurs mètres devant moi. Je ne m'approchai pas d'elle, me contentant d'observer. Elle s'était assise contre un tronc d'arbre, à l'ombre, et semblait avoir sorti du matériel pour dessiner, ainsi que quelques gâteaux. Ca tombait bien, j'avais deux paquets dans ma sacoche. J'avais prévu le coup, si jamais notre entrevue durait jusqu'à l'heure sacrée du goûter. Oui, j'aimais manger sucré, et spécialement des gâteaux, je ne m'en cachais pas ... Bon ok, je m'en cachais un peu quand même. C'était mon petit plaisir honteux, on va dire. On en a tous un après tout … Elle ne bougeait plus, probablement concentrée sur ce qu'elle faisait. Je pus m'approcher, comme elle me montrait son dos. Sans un bruit, silencieusement, je m'appuyai contre l'arbre, observant son dessin. Mon ombre n'était pas dans son champ de vision apparemment, très bien. Seuls le vent et quelques chants d'oiseaux dans le lointain nous tenaient compagnie. D'un silence religieux, j'observai l'artiste à l’œuvre, bras croisés sur ma poitrine, et ma jambe gauche repliée, laissant juste la pointe de mon pied contre le sol, devant ma jambe droite. Aria était plutôt douée à mon sens. Parfois ses traits étaient un peu maladroits, mais elle savait ce qu'elle faisait. Elle me rappelait un peu ma défunte sœur, qui adorait dessiner. Elle me prenait souvent pour modèle, du fait de sa maladie, mais j'ai toujours su apprécier ce qu'elle faisait. Elle avait eu beaucoup de temps libre pour se perfectionner. J'avais encore la majorité de ses dessins chez moi, au Canada, et quelques-uns ici à Kyrie. Je les lui montrerais peut-être plus tard, si j'arrive à me rapprocher un peu d'elle. Son dessin se précisait doucement, mais sûrement. Je crus voir une colline seule, avec un arbre en fleurs au milieu. Grand, droit et fier, défiant le caractère de désolation du paysage. Est-ce qu'elle se représentait par cette arbre ? J'étais curieuse de savoir ça … Je pris la parole doucement, pour essayer de ne pas trop la surprendre.



« C'est poétique ce que tu dessines, Aria. Tu te débrouilles bien ... »


Je lui souris chaleureusement. Le petit chat était venu vers moi et se frottait à ma botte. Je lui fis quelques grattouilles sur la tête qu'il semblait apprécier, et m'accroupis pour le caresser, tout en regardant la blonde.


« Je m'appelle Eirin. Désolée de t'avoir dérangée dans ton dessin, mais je te cherchais. A compter d'aujourd'hui, c'est moi ton éducatrice spécialisée. »


Je lui laissais le temps d'appréhender l'information et de la digérer. Je profitais de cette pause pour continuer de l'analyser. Chaque fait, chaque geste est important. Le langage corporel est parfois extrêmement difficile à voir, et il fallait s'entraîner constamment pour ne presque rien louper comme information. Je repris la parole, toujours d'une voix calme et posée, histoire de la rassurer sur mes intentions et de l'inciter à me faire confiance.


« J'ai reçu ton dossier ce matin, on t'a placée sous ma responsabilité. Je voulais donc venir te voir, histoire d'apprendre à te connaître. En tout cas, tu as très bien choisi ton endroit pour passer une bonne après-midi ! »


Je souris grandement et m'assis ni trop proche, ni trop loin d'elle. Par ce geste, je lui signifiais que je respectais son espace vital, et ce qu'elle était en train de faire. Laissons l'artiste s'exprimer. J'essaierai de ne pas trop la déranger. Son petit chat était retourné auprès d'elle et semblait m'accepter avec plaisir.


« Tu viens ici souvent pour te ressourcer ? Je suppose qu'un paysage comme celui-là doit t'inspirer. Oh, et tiens, si tu as faim ... »


Je sortis de ma poche un paquet de gâteaux au chocolat, que je posai entre nous. La stratégie de l'offrande, évidemment. Je la laissais faire, sans l'importuner plus que ce que je ne l'avais déjà fait, m'occupant de grattouiller le petit chat qui l'accompagnait.


« Il est à toi ? »


Je ne savais pas si les animaux étaient autorisés pour les internes, ou même pour le personnel. Mais de toute façon, même s'ils l'étaient, je n'aurais rien dit à personne. Un animal est parfois une des compagnies les plus appréciables qu'on puisse avoir, plutôt que celle d'un humain. Et comme je voulais le bien-être de mes protégées ...

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Rp terminé Re: Le cerisier au milieu des cendres ~ [PV Eirin]

Message par Aria Mizako Mar 15 Juil - 18:05

Les oiseaux chantaient, Yukiatsu dormait et moi je dessinais. Oui, ça résumait assez bien la situation. Je ne sais pas combien de temps il s’était écoulé depuis que je me suis posée sur la plaine, mais une chose est sûre, je m’en fou royal. Je prendrais le temps qu’il faut pour terminer mon dessin ou en tout cas, avancer un maximum dessus. J’essayais de m’appliquer du mieux que je pouvais, n’allant ni trop vite, ni trop lentement. Entièrement concentrée à la réalisation de l’œuvre, je ne failli pas en entendre la voix douce qui venait de s’ajouter, au silence naturel qui se trouvait dans ce lieu.

-C'est poétique ce que tu dessines, Aria. Tu te débrouilles bien ...

Je n’avais jamais entendu cette voix. Voulant savoir à qui elle appartenait, je décollai mes yeux du dessin pour apercevoir la fameuse inconnue. Une femme aux yeux bleus, plus âgée que moi venait de prendre place près de l’endroit où j’étais adossée. Elle me sourit et connait mon nom…Putain mais c’est qui celle-là ?! Qu’est-ce qu’elle me veut ?! Voyant Yukiatsu se frotter à elle, je m’abstenais de l’ouvrir alors qu’elle me fixait dans les yeux.

-Je m'appelle Eirin. Désolée de t'avoir dérangée dans ton dessin, mais je te cherchais. A compter d'aujourd'hui, c'est moi ton éducatrice spécialisée.

Je restais sans voix face à sa présentation. Une éducatrice spécialisée ? C’est quoi encore cette histoire ?! Et puis elle s’excuse de m’avoir dérangé dans mon  dessin ? Et bah oui j’espère qu’elle est désolée ! Si ça avait été une élève qui m’aurait fait le coup, je crois que je n’aurai pas réfléchit une seule seconde. Ça aurait été un poing en pleine face direct ! Restant muette et ne faisant paraitre qu’un air sérieux sur mon visage, je continuais de l’écouter me parler d’une voix calme.

-J'ai reçu ton dossier ce matin, on t'a placée sous ma responsabilité. Je voulais donc venir te voir, histoire d'apprendre à te connaître. En tout cas, tu as très bien choisi ton endroit pour passer une bonne après-midi !

C’est donc à elle qu’ils ont confié mon dossier. Elle a dû le lire et le relire, décortiquant chaque passage pour comprendre pourquoi mes délits ont eu lieu. Elle a même dû parler à plusieurs personnes qui le côtoient pour avoir un paquet d’info sur moi. Les éducateurs. Je n’aime pas ce genre de personne, la plupart pensent nous connaitre mieux que l’on se connait nous-même, ça fait pitié ! Et elle, est-elle comme la plupart des éducateurs ? Elle me parle d’un ton calme et reste à une certaine distance de moi, parce qu’elle a peur de se faire agresser ? Elle me dit des choses gentilles et me complimente pour essayer de sympathiser avec moi ? Je ne sais pas à quoi elle joue, mais ce comportement commence à m’énerver. Vous connaissez la citation « cirer les pompes » ? Bah là j’ai comme l’impression que c’est ce qu’elle fait. Je me préparais à lui sortir quelque chose en pleine gueule mais lorsque je vis Yuki revenir près de moi, je réussis à me calmer. La boule de poils semblait apprécier cette Eirin. Tsss, ne te laisse pas amadouer par elle Yuki !

-Tu viens ici souvent pour te ressourcer ? Je suppose qu'un paysage comme celui-là doit t'inspirer. Oh, et tiens, si tu as faim ...

Attendez, elle me prend pour une handicapée ou quoi ?! Elle croit que je n’ai pas compris ce qu’elle essayait de faire ?! Non mais sérieux, même un aveugle l’aurait compris ! J’ai beau sécher pas mal de cours, je suis loin d’être stupide. Je suis même plutôt intelligente. Tout à l’heure c’était les compliments et les mots gentils. Maintenant c’est les gâteaux ! Elle essaye de m’appâter avec de la bouffe et elle croit que ça va marcher ? Bon j’avoue que si je n’avais pas mes mikados, ça aurait complétement fonctionné mais là, c’est différent. Ma p’tite peluche c’est complétement fait avoir. En même temps, les gratouilles qu’elle lui fait sont celles qu’il préfère. Elle a un dossier sur lui aussi, c’est ça ?!

-Il est à toi ?

C’est une question piège ou… ? Cette femme est intelligente, c’est certain. Sait-elle que ce chat m’appartient ou n’en a-t-elle aucune idée ? Attend-elle ma réponse pour pouvoir écrire des informations supplémentaire de moi sur mon dossier ? Raaah, tant de questions sans réponse, c’est frustrant ! Je n’avais toujours pas dit un mot mais cela n’allait pas tarder. Gardant un air sérieux, je la regardais dans le blanc des yeux pour lui dire d’un ton calme et sec.

-A quoi vous jouez ? Les compliments, la gentillesse dans votre voix, les gâteaux, vous me prenez pour une conne ?

Je soupir un instant après mes mots, laissant un léger blanc que je rompis quelques secondes après.

-Vous voulez apprendre à me connaitre ? Je suis sûre que vous avez une tonne d’informations sur moi déjà. Mes délits, mon caractère, vous en savez un rayon sur moi, sans même m’avoir abordée, n’est-ce pas ? J’ai commis plusieurs meurtres, tous prémédités, ainsi que d’autres délits plus ou moins important. Je suis en A-4, mais ça vous devez sûrement déjà le savoir. Donc j’ai une question à vous poser, avez-vous peur de moi ? Ou encore, pensez-vous que je sois tarée ou pas comme tout le monde ?

Je devais savoir. Comment voyait-elle les délinquants ? Comme des bêtes de foires ? Des expériences de laboratoire ? Ou de simples jeunes peut-être ? Elle voulait apprendre à me connaitre en me rencontrant mais au final, je retourne la situation. Apercevant Yukiatsu venir vers moi, je déposai mon carnet à croquis près de moi, accueillant la bestiole sur mes jambes. Tout en caressant doucement l’animal, un sourire provocateur apparut sur mes lèvres alors que je reprenais la parole.

-Pour répondre à votre question de tout à l’heure à propos de ce chaton, vous devriez regarder sur mon dossier, avec un peu de chance, c’est peut-être marqué.

Avec cette réponse, j’évitais complétement la question. Je ne sais pas qui elle est, alors je ne lui dirais rien qui pourrait m’attirer des ennuis ici. Elle fait partie du personnel alors elle pourrait très bien me balancer. Eirin qui es-tu vraiment ? Une amie ou une ennemie ?
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Rp terminé Re: Le cerisier au milieu des cendres ~ [PV Eirin]

Message par Invité Ven 18 Juil - 20:40


Je ne me démonterai pas.




D'après les notes sur son dossier, Aria était connue pour ses réactions globalement virulentes. Je m'attendais parfaitement, et j'étais pratiquement certaine qu'elle m'en mettrait plein la tête. Elle n'était cependant pas la dernière des imbéciles, et c'est ce que ses professeurs m'avaient dit. SI le travail que j'allais effectuer avec Reika serait plus de l'endurance psychologique et de la patience, avec Aria, ce sera tout autre chose. Et à mon sens, ce sera plus compliqué avec elle sur la part superficielle qu'avec ma rousse. En profondeur, une fois qu'elle m'aura acceptée, le travail sera plus simple, à l'inverse de Reika. Oui, elles étaient vraiment deux opposées … Eh bien, cela me forcera à toujours être à cent pour cent de ma forme et de mes capacités ! J'arriverai à m'occuper de ces deux jeunes filles, je m'en fis la promesse. Même si Aria risquait fortement de me repousser avec véhémence, j'arriverai à percer la brèche. Je savais qu'elle était très intelligente et qu'elle devait elle aussi, à l'instar de Reika, avoir entendu mille discours identiques par d'autres spécialistes qui se fichaient pas mal de nouer des liens avec les jeunes dont ils avaient la charge. Je ne doutais pas un seul instant qu'elle savait pourquoi j'avais l'air aussi douce, et pourquoi je lui avait offert un paquet de gâteaux. Mais j'étais prête à parier qu'elle allait totalement se fourvoyer sur mes réelles intentions.


C'était clair et net, ma présence la dérangeait profondément. Je sentais sa colère bouillir en elle sans aucun problème. Elle me frappait du regard, j'aurais pu y mettre ma main au feu. Mais je restais là, sans bouger, sans la craindre. Je devais lui montrer que j'étais prête à réellement m'intéresser à elle. Elle tente de faire fléchir ma détermination en attaquant verbalement ? Pas de problème, je tiendrai bon. Sa première phrase était plutôt dissuasive d'essayer ce qu'elle devait considérer comme étant les « standards » des éducateurs, psychiatres et compagnie. Elle me disait, entre les lignes, que de s'y prendre comme avec n'importe qui ne marcherait pas. Son ton n'était pas brutal, mais juste intimidant. Ca ne marcherait pas avec moi, têtue comme je suis de toute façon, mais elle aurait l'occasion de le voir très bientôt. Je ne bronchai pas à sa pique, la laissant parler sans rien dire. Après tout, c'était un dialogue. Légèrement musclé, certes, mais un dialogue quand même. Elle avait tout aussi droit à s'exprimer que moi. Et je souris pendant qu'elle me rappela ce que je savais déjà. Elle aussi, tout comme Reika, s'était trompée sur le sens de mon « je veux apprendre à te connaître ». La jeune bonde s'imaginait peut-être retourner la situation en me questionnant précisément, droit dans le sujet au cœur de la tourmente : suis-je comme les autres spécialistes, ou bien ai-je quelque chose de spécial qui me vaudrait son attention et sa confiance ? Est-ce que j'ai peur de toi, Aria ? Certainement pas.



« Tu sais, ce n'était pas la peine de me faire un récapitulatif de tes délits. Je les connais, et ce n'est pas ça qui m'intéresse. Si c'était ça que je voulais savoir, je n'aurais pas pris la peine de venir te voir, tu ne crois pas ? Je ne te prends pas non plus pour une conne comme tu le dis. Je te dis simplement ce que je pense. Si tu as perçu de la gentillesse dans ma voix, c'est parce que lorsqu'on veut rencontrer quelqu'un, mieux vaut être aimable et gentil, pour donner une bonne première impression. »


Je marquai une pause, le petit chat revenant vers moi. Il voulait apparemment grimper sur mes genoux. Je le pris et le déposa délicatement sur moi. Il s’allongea sur mes cuisses, en regardant Aria. Hey mais c'est qu'il était un vrai petit provocateur celui-là ! L'instant d'avant, il était en train de réclamer des grattouilles à la blonde, puis maintenant, c'était à moi qu'il venait en quémander. Ca ne m'étonnerait pas Reportant mon regard et mon attention sur la jeune fille, toujours d'une voix calme et posée, sans changer mon ton, je repris la parole.


« Pour ta question, je n'ai pas peur de toi. Je ne te crois pas folle ou différente. Si tu es ici à Kyrie, c'est qu'il y a une raison à ça. En postulant à mon poste d'éducatrice ici, je savais très bien que je serais entourée de jeunes délinquants, dont certains avaient commis des meurtres. Si ce fait m'avait effrayée, je ne serais pas ici aujourd'hui à te parler. Si tu veux précisément savoir comment je te considère, c'est simple. Je te vois comme une jeune fille au franc parler, qui semble aimer le dessin et la compagnie d'un chaton. Tu as certes un tumultueux passé, mais en toute honnêteté, même s'il est utile de le connaître, il ne m'intéresse pas pour le moment. Quand je dis que je veux apprendre à te connaître, c'est au sens strict du terme. Je ne veux pas savoir par quoi tu es passée parce que je le sais, mais je veux savoir qui tu es. Tes passions, comment tu es dans la vie de tous les jours … C'est pour ça que je suis venue te parler. »


Beaucoup d'explications étaient nécessaire à mon sens pour qu'elle comprenne le plus clairement possible mes intentions. C'est ce qu'elle voulait, non ? Voilà, elle l'avait. Je n'avais rien à cacher, et il était normal qu'elle se pose des questions. J'étais là pour lui apporter les réponses qu'elle voulait, ainsi que mon aide. Elle avait habilement esquivé ma question avec son chat. Donc, si elle esquivait, c'est que logiquement elle n'avait pas le droit d'en posséder un. Je lui souris sincèrement de nouveau.


« Donc, il t'appartient, et tu n'as pas le droit d'en avoir un dans ton bungalow … Je ne compte pas te vendre à l'administration. Parfois, une présence animale apaise et console davantage qu'une présence humaine. Je suis doublement bien placée pour le savoir … Alors rassure-toi. »


Le kidnapping que j'avais vécu à cause de ma petite sœur m'avait traumatisée. A cette époque, nos parents m'avaient acheté un petit carlin blanc que j'avais appelé Franck. Oui, Franck. Pourquoi pas après tout ? C'est grâce à cet animal que j'avais pu reprendre un train de vie normal. Il était toujours en vie, et ce sont mes parents qui en ont la garde. Il me manque beaucoup, mais je ne pouvais pas l'emmener … M'enfin. Je décidais de recentrer la conversation sur le dessin qu'Aria était en train de faire.


« Ma sœur adorait dessiner. Elle ne faisait presque que ça, mati, midi et soir. J'aimais beaucoup la regarder faire. Chacun d'entre eux avait une signification particulière pour elle. Je suppose que pour toi aussi ? Ou bien tu dessines peut-être comme ça vient, selon tes sentiments du moments … Tu veux bien m'expliquer un peu tout ça ? J'ai beaucoup de respect pour les gens qui savent se servir d'un crayon, j'ai toujours voulu savoir dessiner moi aussi, mais je me débrouille assez mal ... »


Je souriais de nouveau. J'avais toujours admiré ma sœur pour ses superbes dessins. Pas narcissiquement, car même si j’apparaissais sur quasiment l'intégralité de ses dessins, ils étaient souvent mis en scène, et elle n'avait au final que très peu fait de portraits. Elle avait un coup de crayon fin, rapide et précis. Elle aurait certainement pu devenir artiste, ou travailler dans le graphisme et l'animation traditionnelle, je pense … Si elle avait eu plus de temps à vivre. C'était une drôle de coïncidence que de voir Aria elle-même dessiner. Mais bon, pas au point de me bloquer. Certes elle me rappelait ma sœur, mais ça n'allait pas être pour ça que j'avais envie de la connaître. Après tout, je ne savais pas qu'elle aimait ça, jusqu'à l'avoir vue à l’œuvre …

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Rp terminé Re: Le cerisier au milieu des cendres ~ [PV Eirin]

Message par Aria Mizako Dim 20 Juil - 21:09

Lorsque la jeune femme prenait la parole, j’avais l’impression qu’elle avait réponse à tout. Chacune de ses répliques étaient parfaitement cohérentes et elle ne semblait pas me mentir. Comment je le sais ? Je ne saurais comment l’expliquer mais pour moi ses mots sont sincères. N’allez pas vous faire des idées, ça ne veut en aucun cas dire que je lui fais confiance !

-Tu sais, ce n'était pas la peine de me faire un récapitulatif de tes délits. Je les connais, et ce n'est pas ça qui m'intéresse. Si c'était ça que je voulais savoir, je n'aurais pas pris la peine de venir te voir, tu ne crois pas ? Je ne te prends pas non plus pour une conne comme tu le dis. Je te dis simplement ce que je pense. Si tu as perçu de la gentillesse dans ma voix, c'est parce que lorsqu'on veut rencontrer quelqu'un, mieux vaut être aimable et gentil, pour donner une bonne première impression.

J’avais beau lui mettre des répliques piquantes en plein visage, Eirin gardait son calme et continuait de me parler sur un ton des plus doux. Elle sait garder son sang-froid en toute circonstance apparemment. C’est son métier qui veut ça et elle a sûrement dû avoir affaire à d’autres personnes bien plus agressives que moi. Elle ne craquera pas devant moi, j’en ai la certitude. Mais est-ce une raison suffisante de la jouer gentille avec elle ? La boule de poils qui était posé sur mes jambes vint se mettre sur les cuisses de la femme en face en de moi. J’hallucine, ce chaton adore la provocation tout autant que moi. Tsss, il sait comment me faire rager, mais je ne disais rien et j’essayais de garder mon calme.

-Pour ta question, je n'ai pas peur de toi. Je ne te crois pas folle ou différente. Si tu es ici à Kyrie, c'est qu'il y a une raison à ça. En postulant à mon poste d'éducatrice ici, je savais très bien que je serais entourée de jeunes délinquants, dont certains avaient commis des meurtres. Si ce fait m'avait effrayée, je ne serais pas ici aujourd'hui à te parler. Si tu veux précisément savoir comment je te considère, c'est simple. Je te vois comme une jeune fille au franc parler, qui semble aimer le dessin et la compagnie d'un chaton. Tu as certes un tumultueux passé, mais en toute honnêteté, même s'il est utile de le connaître, il ne m'intéresse pas pour le moment. Quand je dis que je veux apprendre à te connaître, c'est au sens strict du terme. Je ne veux pas savoir par quoi tu es passée parce que je le sais, mais je veux savoir qui tu es. Tes passions, comment tu es dans la vie de tous les jours … C'est pour ça que je suis venue te parler.

Elle n’a pas donc pas peur de moi et se veut aimable et gentille pour me donner une bonne impression…On peut dire que c’est raté, puisque je ne fais, que plus me méfier d’elle. En même temps, les gens qui sont trop gentils sont les plus flippants et on se pose un tas de question à leur égard. De nos jours, la gentillesse est rare et l’esprit de solidarité l’est encore plus. La société dans laquelle nous vivons ne pense qu’à s’enrichir et n’hésite pas à faire tomber ou à exterminer les gêneurs. Le monde est devenu avare d’argent et égoïste au possible. Désormais, on ne peut compter que sur soi. Même la famille peut nous trahir, c’est pour dire. Bref, laissons le passé de côté comme l’a si bien dit l’éducatrice. Je souris au moment de sa description à mon égard. Elle n’avait pas tort, sa description était tout à fait correcte d’ailleurs. Elle m’avait bien observé et ça se voyait bien qu’elle n’avait pas eu son diplôme d’éducatrice dans un paquet de céréales. Elle veut savoir qui je suis dans la vie de tous les jours ? Est-ce que j’allais coopérer ou la renvoyer chier ? Très bonne question. Pour le moment je vais me contenter d’écouter ce qu’elle a à me dire.

-Donc, il t'appartient, et tu n'as pas le droit d'en avoir un dans ton bungalow … Je ne compte pas te vendre à l'administration. Parfois, une présence animale apaise et console davantage qu'une présence humaine. Je suis doublement bien placée pour le savoir … Alors rassure-toi.

Elle m’avait complétement percé à jour. Elle est vraiment très intelligente et semble ne me vouloir aucun mal. Mais je ne comprends pas pourquoi elle ne me dénonce pas. C’est vrai ça, pourquoi chercherait-elle à me protéger ? Je ne la connais pas et elle ne me connait pas plus que ça, en dehors de mon dossier bien évidemment. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi elle était si gentille avec moi. Tous les éducateurs que j’ai rencontrés jusqu’à présent ne voulaient qu’une chose : leur salaire. Ils s’en foutaient pas mal de moi et ne cherchaient qu’à toucher leur paye. Alors pourquoi chercherait-elle vraiment à me connaitre ? Je n’arrivais pas à la cerner et de ce fait, j’étais un peu perdu, je l’avoue. D’habitude, je n’ai aucun mal à lire dans les personnes mais elle, c’est un vrai mystère.

-Ma sœur adorait dessiner. Elle ne faisait presque que ça, mati, midi et soir. J'aimais beaucoup la regarder faire. Chacun d'entre eux avait une signification particulière pour elle. Je suppose que pour toi aussi ? Ou bien tu dessines peut-être comme ça vient, selon tes sentiments du moments … Tu veux bien m'expliquer un peu tout ça ? J'ai beaucoup de respect pour les gens qui savent se servir d'un crayon, j'ai toujours voulu savoir dessiner moi aussi, mais je me débrouille assez mal ...

Sa sœur ? Se pourrait-il que je ressemble à sa sœur et qu’elle soit gentille avec moi pour cette raison ? Raaah, il faut vraiment que j’arrête de me poser une tonne de questions. Surtout que je n’ai aucune réponse. Cette femme gardait toujours ce même sourire en me regardant, moi je regardais toujours avec interrogation. Lâchant un instant Eirin du regard, je plongeais mes yeux dans le ciel histoire de réfléchir. Mes dessins avait-il une signification ? Je lâche un soupir en reportant mon regard dans celui de l’éducatrice.

-Vous savez que vous êtes une personne bien étrange ? Je ne comprends toujours pas pourquoi, vous faites autant preuve de gentillesse envers moi.

Je marque une courte pause, mes yeux fixant toujours les siens. Puis je reprends en esquissant un léger rire.

-De toute façon, j’ai bien compris que vous étiez une personne qui n’abandonnait pas facilement. J’en conclu que vous ne me lâcherez pas avant que je ne réponde à vos questions, n’est-ce pas ?

Je n’attendais aucune réponse de sa part et repris quelques secondes après la fin de ma phrase.

-Bon alors, par où commencer…

Elle avait intentionnellement recentré la conversation sur le dessin que je réalisais, alors j’allais parler de celui-ci.

-Comme vous l’avez supposé plus tôt, mon dessin a bien une signification. Un cerisier en fleurs, au milieu des cendres de l’herbe qui remplissait la colline. Herbe brûlée par un incendie qui s’est propagé à cause du vent, mais qui s’est éteint grâce au vent. Le vent joue donc deux rôles très distincts à première vue. Mais lorsque l’on connait l’histoire, on peut comprendre pourquoi le vent a le mis le feu à la colline. Cependant, rare sont les personnes qui connaissent toute l’histoire. Si je devais me placer dans le dessin, je serais le vent. Et le cerisier représenterait les personnes qui ont de l’importance pour moi. Les personnes qui me sont chères. Les seules qui valent vraiment la peine de se sacrifier. Même si le vent se fait blâmer, il continuera à protéger le cerisier, de toutes les manières possibles…

Mon regard se perdait dans le dessin qui n’était pas encore terminé. Je cessais de parler, regardant de plus près mon œuvre. Quelques feuilles de cerisier voguaient dans le vent alors que d’autres se trouvaient sur le sol, inertes. En voyant les feuilles par terre, l’image de mes parents me vint directement en tête. Ils faisaient partie des personnes à protéger, mais maintenant…

-Est-ce qu’il vous arrive de penser à moi ?

Je dis cela inconsciemment, le regard sans expression, oubliant que je n’étais pas seule. Je soupir un long moment, fermant mon carnet à dessin rapidement, le déposant par la suite, sur le sol. Je ne veux plus penser à mes parents. Me rapprochant de l’oreille de mon éducatrice, je lui dis d’une voix suave.

-Vous devriez peut-être avoir peur de moi, vous savez.

Léchant sensuellement son oreille, je me recule assez rapidement. Mieux vaut rester prudente, je ne sais pas de quoi elle est capable. Si possible, j’aimerai éviter de repartir avec des bleus donc je reste sur mes gardes. Mon instinct pervers avait refait surface ? Non ce n’est pas ça. Tsss, je croyais qu’en faisant ça, l’image de mes parents disparaitrait mais ça n’a rien fait. Sortez de ma tête putain ! C’est à cause de vous que je suis dans cet internat ! Je voulais vous aider et voilà où ça m’a mené ! C’était la première fois que je n’arrivais pas à calmer cette haine qu’il y avait en moi. Ce qui est fait, est fait. Il est impossible de revenir en arrière. Ces deux phrases apaisent mes nerfs normalement, mais là, j’ai besoin de cogner. Ça fait trop longtemps que je ne me suis pas battu. Serrant les poings, je sentais qu’un coup allait partir. Seulement, la seule personne présente ici, c’est Eirin… non, elle ne m’a rien fait de mal, il faut que je me calme.

Mon poing part à vive allure et vient s’écraser contre le tronc de l’arbre. Malgré le sang qui commence à prendre place sur ma main, je n’ai pas mal. Je continu à donner des coups, encore et encore, enchainant la droite et la gauche, le regard vide et glacial. Je ne me retiens absolument pas, la puissance que je donne à mes coups, esquinte mes mains, mais je n’ai pas mal. Je suis même soulagée. Je ne suis pas sado-maso, qu’on se mette d’accord, mais donner des coups, permet de se défouler. J’aurai bien continué un moment comme ça, si je n’avais pas senti ce contact sur mes jambes. Yukiatsu était venu se frotter à moi et ce geste me stoppa nette, heureusement pour mes mains. Il devait sûrement s’inquiéter pour moi… Le regard posé sur l’arbre, je repris la parole d’un ton calme et posé.

-Ce chaton s’appelle Yukiatsu. Je l’ai rencontré par hasard il y a quelques semaines. Il était coincé en haut d’un arbre et je l’ai aidé à descendre. Depuis, il ne me quitte plus. Il n’avait pas de maitre alors je l’ai pris sous mon aile. C’est le seul qui puisse m’apaiser quand je suis dans cet état.

Mon regard vint se porter sur mon animal de compagnie qui me regardait lui aussi. Il devait comprendre que je parlais de lui. Un sourire sincère prit le contrôle de mes lèvres.

-Il semble t’apprécier, tu ne dois donc pas être une mauvaise personne. Mais sache que ce n’est pour autant que je te fais confiance !

J’ai beau dire ça, je lui ai avoué pas mal de chose. Et surtout, j’étais passée de « vous » à « tu » en un rien de temps. Bougeant mes doigts pour les faire craquer, je commençais à ressentir un léger picotement au niveau des plais. Tant pis, j’irai faire un tour à l’infirmerie pour soigner tout ça. Je revins m’adosser à l’arbre, continuant de parler calmement.

-Dis, ta sœur n’est plus de ce monde n’est-ce pas ? Que s’est-il passé ?

Elle avait employé « adorait dessiner », ce qui signifiait que soit sa sœur est décédée, soit elle n’aime plus dessiner. J’avais opté pour la première option car celle-ci me semblait plus logique. Eirin voulait en apprendre plus sur moi, mais moi aussi je voulais en savoir plus sur elle. Certaines personnes ont du mal à questionner les gens sur ce sujet Moi, je suis toujours restée froide face à la mort de gens. Tout est éphémère dans la vie, alors pourquoi être triste face à la mort alors qu’on sait que notre vie n’est que de courte durée ?
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Rp terminé Re: Le cerisier au milieu des cendres ~ [PV Eirin]

Message par Invité Jeu 24 Juil - 15:28


Le passé est une chose cruelle, n'est-ce pas ?




Aria avait testé ma détermination et ma sincérité, j'en étais certaine. Il semblerait qu'elle aussi m'observait avec attention. Elle devait avoir le même mode d'analyse que moi sur ce point, à la différence que je préférais rester passive et jouer le contre plutôt que l'offensive, comme elle venait de le faire avec moi. Il fallait l'avouer, elle n'y était pas allée de main morte. Mais la franchise, c'est un bonus à mon sens, et en aucun cas une mauvaise chose. Ma réaction était positive aux yeux de la jeune blonde, cela se voyait et se ressentait dans sa façon d'être qui s'était adoucie pendant que je parlais. Il semblait qu'elle se soit plus ou moins calmée temporairement … Tant mieux. Je préférais avoir un dialogue posé avec elle plutôt que de devoir la calmer par la force. Elle était peut-être bagarreuse et s'était battue je ne sais combien de fois, mais mieux valait pour elle qu'elle ne tente rien de fou avec moi. Après tout, j'étais ceinture noire dans plusieurs sports de combat … Evidemment, je n'étais pas là pour lui casser la gueule. Simplement, si elle s'en prenait à moi, je pouvais la maîtriser. Je n'avais pas envie de la frapper, je voulais juste la connaître et l'aider. Visiblement, le plus gros travail que j'aurais à faire avec elle, c'était de calmer ses pulsions violentes. Et pour ça, je devais comprendre l'origine de ce comportement agressif. Si elle était énervée, je ne tirerais aucune information là-dessus, d'où mon calme et mon sang-froid.


Mes deux premières longues tirades semblèrent à la fois l'avoir convaincue de ma sincérité et avoir renforcé sa méfiance. Certes, la gentillesse et le don de soi étaient des valeurs qui se perdaient, mais de là à trouver ça louche … Bon, d'accord, je conçois que certains manipulent les esprits plus faibles avec de la gentillesse pour obtenir ce qu'ils désirent, mais ce n'était pas du tout mon cas. Qu'aurais-je à obtenir d'Aria ? C'est plutôt moi qui pouvait lui apporter quelque chose, pour l'instant. Peut-être qu'elle me surprendra dans le futur ? C'était plus que probable. Elle semblait être pleine de surprises, alors elle pourrait très bien m'apporter quelque chose à force de la côtoyer, que ce soit humainement parlant ou spirituellement … J'avais hâte de découvrir ça. Aria était une protégée pleine de ressources de ce que je voyais, je suis sûre que cela viendra vite. D'ailleurs, c'était assez amusant de la voir passer par tous les états. D'abord agressive et acérée, puis calme et réfléchie, ensuite souriante, pour enfin finir par être surprise et intriguée, mais aussi un peu perdue. Elle devait être surprise que je semble simplement vouloir l'aider. C'était peut-être la première fois que quelqu'un lui tendait ainsi la main, sans rien attendre en retour ? Possible, vu son caractère assez difficile à appréhender et qui devait en décourager plus d'un. Si c'était le cas, cela pouvait se comprendre, qu'elle soit aussi méfiante. Mais elle fit le choix de s'ouvrir à moi. J'en fus contente.


Je la regardais alors qu'elle se mit à me parler. Elle se posait des questions sur mes motivations, ce qui confirma ma théorie qu'elle n'a que peu ou pas connu de personnes lui tendant la main par pure gentillesse. Bien sûr, c'était mon travail, mais certains éducateurs ne cherchaient pas à aider les personnes sous leur responsabilité. Ils ne cherchaient pas à créer des liens avec eux, attendant juste leur paie. Moi, je préférais gagner sur le plan humain que financier. Aria avait visiblement compris que j'étais extrêmement têtue, et que je ne lâcherai pas l'affaire. Elle était sous ma responsabilité, j'allais faire mon travail jusqu'au bout. Elle m'expliqua ensuite la signification de chaque indice sur son dessin. Il semblerait que la jeune blonde aussi aime dessiner pour s'exprimer. Je l'écoutais très attentivement, me rappelant de ce que son dossier m'avait appris. Elle aimait ses parents, même après qu'ils l'aient envoyée ici, à Kyrie. Puisqu'elle se considérait comme le vent, je pus en déduire qu'ils faisaient partie du cerisier. Cependant, peut-être qu'ils le représentaient qu'une partie des branches de l'arbre ? Peut-être qu'Aria avait d'autres gens à protéger ? En cet instant, elle me semblait bien loin d'être la bagarreuse dure et acérée qu'elle montrait aux autres. Elle me semblait plutôt vulnérable. Je m'autorisai à poser ma main sur son épaule, doucement, sans rien dire, quelques instants, avant de l'enlever. J'espérais que ce contact allait l'apaiser un petit peu. Elle parla dans le vide, comme si je n'étais plus là. Il n'était pas difficile de comprendre qu'elle parlait de ses parents. Est-ce qu'ils pensent à elle ? Sûrement. Un parent pense toujours à son enfant, où qu'il soit, quoi qu'il ait fait.


En revanche, ce qu'elle fit suite à ces paroles me prit de court. J'avais bien eu le réflexe, passé la surprise, de la bloquer sans douleur, mais au final elle se recula d'elle-même. Est-ce qu'elle venait juste de me lécher l'oreille en me susurrant perversement des mots à l'oreille !? Je me la frottais en soupirant, afin d'y enlever la salive d'Aria. Je ne sais pas ce qu'elle espérait, mais elle n'aurait pas de faveur de ce genre-là avec moi, ça, c'était couru d'avance. Mais en continuant de l'observer, je crus comprendre ce qui l'avait motivée à faire ça. Elle était rancunière envers ses géniteurs, quand bien même elle les aime et veut toujours les protéger … Et agir comme elle venait de le faire, ainsi que la bagarre, permettait de calmer cette rancune qui se transformait en un sentiment plus violent et plus sombre : la colère, peut-être même de la haine. Il existe une très fine frontière entre l'amour et la haine. Parfois, elle est si ténue qu'on ne sait pas de quel côté on se tient. Les êtres humains pouvaient sans aucun problème aimer quelqu'un au point de le haïr, car leur relation n'est pas possible par exemple. La douleur qu'ils s'infligent mutuellement les fait se haïr, et pourtant, leur attraction est inexorable. Je pense que c'était le cas de la blonde. Je la regardais faire, en train de frapper l'arbre. Je savais que moi, je n'aurais aucun pouvoir sur elle. Si je l'empêchais de se défouler, c'est moi qu'elle allait frapper. Non pas que ça me dérange qu'elle essaie, mais elle risquait d'y perdre ses plumes, et je ne préférais pas me battre. Le chaton, lui, miaula en direction d'Aria, avant de se lever pour s'approcher d'elle, comme elle ne répondait pas à ses appels. Et il la calma. Elle stoppa net ses coups, et semblait être apaisée. Je fouillais dans ma sacoche afin de trouver quelque chose pour calmer la douleur. Sachant où j'étais, et de quel type son constituait la population locale, j'avais toujours du sucré et de quoi donner les premiers soins sur moi. Je sortis un tube d'Arnica, de l'eau oxygénée et du coton. Je m'approchais de la jeune fille et prit sa main sans lui demander son avis. Je l'écoutais en désinfectant à l'eau oxygénée ses poings meurtris par ses coups, et lui passa un peu d'Arnica dessus pour calmer la douleur. Je n'avais pas de bandages, mais cela devrait suffire. Elle ne saignait presque pas. Tout en faisant cela, je répondis à tout ce qu'elle venait de me dire d'une voix toujours aussi calme et posée, concentrée sur ma tâche.



« J'ai préféré t'écouter jusqu'ici avant de te répondre. Si je fais autant preuve de gentillesse avec toi, c'est simplement parce que je veux t'aider. Certes je suis payée pour ça, mais je préfère un enrichissement personnel et me sentir fière du travail que j'ai accomplie plutôt que de recevoir mon chèque en sachant que je n'ai rien fait pour le mériter. Ton dossier, comme celui qu'on donne aux éducateurs, ne contient pas ton passé en détail, mais je pense avoir saisi le sens global de ton dessin. Cependant, je préfère qu'on en reparle une prochaine fois. Les sujets qui fâchent, mieux vaut éviter pour le moment. Tu t'es déjà suffisamment abîmé les mains pour aujourd'hui … Ensuite, non, je n'ai et n'aurai pas peur de toi. Ce n'est pas parce que tu te bagarres et que tu as déjà tué quelqu'un que je devrais te craindre. Cela dit, la prochaine fois, si tu pouvais quand même éviter les léchouilles et tout ce qui est relatif au sexe, ça serait gentil … Comme tu as pu le voir, j'ai certains réflexes, et je préférerais ne pas avoir à te montrer les autres, qui sont beaucoup moins gentils. »


Je marquai une courte pause, ayant terminé de soigner ses mains. Je la regardai à nouveau, avec un petit sourire.


« Voilà, ça devrait aller mieux d'ici deux ou trois jours. Si jamais ça gonfle dans les prochaines heures, tu devras aller à l'infirmerie … Si tu as une entorse, ou quelque chose de cassé, mieux vaut le soigner le plus vite possible, comme ça tu pourras cogner de nouveau … Mais essaie plutôt les sacs de frappe, dans la mesure du possible. Ca défoule tout autant, et ça fait moins mal, je peux te l'assurer. J'ai fait pas mal de sports de combat. Tu devrais peut-être essayer à Kyrie, si ce n'est pas déjà le cas … En tout cas, je serais ravie de t'y accompagner. Enfin … Yukiatsu ? C'est un joli nom. C'est gentil de ta part de l'avoir aidé en tout cas … Il a l'air de bien te le rendre. Ca me fait plaisir qu'il m'apprécie en tout cas … J'ai un chien qui m'attend chez moi, mais je ne pourrais pas le faire venir, c'est beaucoup trop loin … Profite de l'avoir près de toi, j'imagine que sa compagnie doit t'apaiser. »


J'avais noté le changement dans ses phrases. Elle me tutoyait maintenant. C'était une bonne chose, un premier pas vers la confiance. Cela me faisait sourire intérieurement seulement, car sa prochaine question me rappela de douloureux souvenirs. Mon sourire s'effaça doucement, laissant place à un air mélancolique sur mon visage. Mon regard se reporta sur l'horizon, avant que je ne lui réponde.


« Effectivement, tu as vu juste. J'ai perdu ma sœur il n'y a pas très longtemps de ça. Elle était malade psychologiquement depuis la naissance. Je l'obsédais au point qu'elle en était violente avec les autres. Elle a été internée, ils ont essayé de la soigner, sans succès. Quand je suis allée la voir, elle m'a kidnappée et s'est enfuie en me trimballant avec elle, mais ça n'a duré que quelques heures. A partir de là, ils l'ont mise dans un asile, et nos parents ont donné l'autorisation pour qu'on lui donne un traitement expérimental. Ca a marché, son état psychologique était bien meilleur qu'avant. Mais les effets secondaires n'ont été vus que trop tard. C'est ce qui l'a tuée. »


Cette histoire me rendait triste, mais je n'en voulais pas aux médecins. Après tout, c'était précisé que le traitement était expérimental et qu'il y avait de grands risques. Mes parents ont signé en connaissance de cause. Je regrette juste que ma sœur n'ait pas eu son mot à dire là-dedans. Mais assez parlé de choses tristes. Je rejoignis Aria, adossée moi aussi sur le tronc, la regardant de nouveau, mon sourire ayant repris du poil de la bête.


« Mais je garde quand même de jolis souvenir. Mon épaulette, mon pendentif et mes bracelets en cuir viennent d'elle, sans oublier ses dessins. D'ailleurs, à part le dessin, tu as d'autres passions ? Des petites choses que tu aimes faire quand tu es tranquille ou avec des gens ? »


Je n'avais rien à cacher. J'avais choisi délibérément de répondre à Aria. C'est donnant-donnant de toute façon. Il n'y avait aucune raison à ce qu'elle soit la seule interrogée après tout. Ce n'était pas un interrogatoire que je faisais, mais plutôt un contact, un échange. Je lui répondrai volontiers afin qu'elle puisse me connaître, et me faire confiance par la suite.

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Rp terminé Re: Le cerisier au milieu des cendres ~ [PV Eirin]

Message par Aria Mizako Ven 25 Juil - 16:17

Eirin avait toute la panoplie de médecin sur elle. En plus d’emmener le rayon gâteau du super marché, elle avait également pris la pharmacie. Drôle de personne, vraiment. Alors que je pensais passer à l’infirmerie plus tard, elle me prit la main délicatement et commença à opérer les premiers soins. Pourquoi elle fait ça bon sang ? Pourquoi est-elle si gentille ? Je ne comprends pas. Au contact du désinfectant sur mes blessures, je sentais un léger picotement, mais je ne me plaignais pas, continuant de me questionner sur elle, sur ses intentions.

Je l’écoutais attentivement, comme à chaque fois qu’elle prenait la parole d’ailleurs. Cette femme savait s’exprimer, ça c’est clair. Chacune de ses phrases étaient bien construites et ce qu’elle me disait était toujours sincère. Elle s’en foutait royal de la paye, enfin ce qu’elle cherchait le plus, n’était pas le salaire mais plutôt accomplir son travail le mieux possible en communiquant avec nous, et surtout, nous venir en aide. Je souris donc à ces mots, Eirin est une bonne personne, j’en suis persuadée maintenant. Pour ce qui était des choses perverses, je lui fis un oui de la tête, pour lui montrer que je ne recommencerai pas.  Elle semble savoir se débrouiller en combat selon ses mots. Qu’arriverait-il si je me battais contre elle ? Une envie soudaine de l’affronter pris possession de moi. Je veux connaitre sa force, je veux savoir de quoi elle est capable au corps à corps. Est-elle aussi douée que pour la parlote ?  Un miaulement me coupa dans mon questionnement et refroidit mes ardeurs. Caressant la tête du chaton alors qu’Eirin venait de finir les soins.

-Voilà, ça devrait aller mieux d'ici deux ou trois jours. Si jamais ça gonfle dans les prochaines heures, tu devras aller à l'infirmerie … Si tu as une entorse, ou quelque chose de cassé, mieux vaut le soigner le plus vite possible, comme ça tu pourras cogner de nouveau … Mais essaie plutôt les sacs de frappe, dans la mesure du possible. Ca défoule tout autant, et ça fait moins mal, je peux te l'assurer. J'ai fait pas mal de sports de combat. Tu devrais peut-être essayer à Kyrie, si ce n'est pas déjà le cas … En tout cas, je serais ravie de t'y accompagner. Enfin … Yukiatsu ? C'est un joli nom. C'est gentil de ta part de l'avoir aidé en tout cas … Il a l'air de bien te le rendre. Ca me fait plaisir qu'il m'apprécie en tout cas … J'ai un chien qui m'attend chez moi, mais je ne pourrais pas le faire venir, c'est beaucoup trop loin … Profite de l'avoir près de toi, j'imagine que sa compagnie doit t'apaiser.

Elle continuait de me sourire et de me parler de la même façon que les précédentes. Elle voulait vraiment mon bien…sa gentillesse n’a-t-elle aucune limite ? Elle pratiquait donc des sports de combat, c’est donc un adversaire intéressant. Plus les gens sont forts, plus les combats sont passionnants. J’avais vraiment envie de l’affronter, là, maintenant, mais ce n’était pas le moment idéal pour le faire. Je regardais mes mains un instant, elles étaient plutôt abîmées mais grâce aux soins de la jeune éducatrice, la douleur s’apaisait.

Comme je le pensais, ma question sur sa sœur, sur son décès plus exactement, transforma l’expression du visage d’Eirin. Le sourire qui y était logé depuis le début de la rencontre n’était plus là. L’atmosphère avait complétement changé. J’avais touché un point sensible, et voir Eirin dans cet état, me faisait presque regretter d’avoir posé cette question.

-Effectivement, tu as vu juste. J'ai perdu ma sœur il n'y a pas très longtemps de ça. Elle était malade psychologiquement depuis la naissance. Je l'obsédais au point qu'elle en était violente avec les autres. Elle a été internée, ils ont essayé de la soigner, sans succès. Quand je suis allée la voir, elle m'a kidnappée et s'est enfuie en me trimballant avec elle, mais ça n'a duré que quelques heures. A partir de là, ils l'ont mise dans un asile, et nos parents ont donné l'autorisation pour qu'on lui donne un traitement expérimental. Ca a marché, son état psychologique était bien meilleur qu'avant. Mais les effets secondaires n'ont été vus que trop tard. C'est ce qui l'a tuée.

Pourquoi je lui avais posé cette question déjà ? Pour mieux la connaitre ? J’aurais dû fermer ma gueule ! Je n’aime pas rendre les gens tristes et là elle était loin d’être joyeuse lorsqu’elle me dit tout ça. Fallait-il que je m’excuse ? Je suis très mauvaise en excuse…  Ce n’est pas grave, il faut que je fasse un effort ! Par quoi commencer ma phrase ? Pardon, désolée ? Tsss, c’est chiant ! J’ai envie de me foutre une gifle ! Non, je le répète encore, je ne suis pas sado-maso ! Cherchant ma phrase d’excuse, Eirin s’était déplacée pour venir s’adosser à l’arbre, tout comme moi. Elle recommençait à me sourire alors qu’il y a deux minutes, elle était triste. Dois-je lui sourire aussi ? Je ne sais pas vraiment comme agir avec elle. Je crois que c’est la première fois que je me pose autant de question sur ce que je dois faire. Je me contente alors de garder un visage  neutre.

-Mais je garde quand même de jolis souvenir. Mon épaulette, mon pendentif et mes bracelets en cuir viennent d'elle, sans oublier ses dessins. D'ailleurs, à part le dessin, tu as d'autres passions ? Des petites choses que tu aimes faire quand tu es tranquille ou avec des gens ?

Elle avait finalement changé de sujet et tant mieux. Voir les gens tristes, ce n’est vraiment pas mon délire. Mon regard se porta en direction du ciel et se perdait dans cette immensité bleue.

-Penses-tu qu’il y a une vie après la mort ? Penses-tu que les défunts peuvent nous observer de là-haut ?

Ma voix était douce et calme. Restant admirer le ciel pendant un moment, je revins plonger mon regard dans celui de l’éducatrice après un grand soupir.

-Oublies ce que je viens de dire… J’ai toujours était froide face à la mort, mais j’en oublie que tout le monde n’est pas pareil. Je n’avais pas l’intention de te rendre triste ou autre…Je voulais juste en savoir plus sur toi et j’ai touché un point sensible sans le vouloir…

Bon d’accord, les excuses ce n’est vraiment pas ça…Il va vraiment falloir que je m’améliore parce que là, je tourne autour du pot depuis tout à l’heure. Je suis capable de voler un millions de truc dans un même supermarché sans me faire attraper, et je ne suis même pas capable de m’excuser, c’est vraiment la honte ! Je détourne le regard puis je gonfle les joues comme pourrait le faire une gamine de 6 ans.

-Je suis désolée…de t’avoir posé cette question et de t’avoir rendu triste par la même occasion…Enfin voilà quoi, t’as compris que je m’excusais…

C’est totalement ridicule. C’est quoi cette façon de s’excuser ?! C’est vraiment à chier ! Je n’aime pas m’excuser et ça se voit à 3 kilomètres que je n’ai pas l’habitude de le faire. Je soupir un long moment avant de refaire face à Eirin, un peu gênée.

-C’est nul à chier, pas vrai ? Je suis pitoyable en matière d’excuse…

Yukiatsu se mit à miauler, ce qui me fit arquer un sourcil.

-Je ne t’ai pas sonné toi !

J’étais légèrement énervée car je savais très bien ce que signifiait son miaulement. Ce chaton sait parfaitement me provoquer. L’art de la provocation, il tient ça de sa maitresse. Reprenant mon calme, je repris la parole en m’adressant à mon éducatrice.

-Si j’ai d’autres passions à part le dessin ?

Je réfléchis un instant avant de lui dire le sourire aux lèvres.

-Je dirais le chant. Quand je suis seule, il m’arrive souvent de me mettre à chanter. Mais ma plus grande passion est la cuisine. Faire tout plein de petits plats, je trouve ça passionnant !

On pouvait sentir mon enthousiasme lorsque j’abordais le mot « cuisine ». J’ai toujours aimé manipuler les ingrédients, les associer pour en faire un plat avec un goût unique. Le mariage parfait des aliments est quelque chose de primordiale. Et le fait de voir les gens apprécier ce qu’ils ont dans leurs assiettes et les voir sourire me rend…heureuse ? Oui, je crois que c’est ça. J’esquisse un petit rire avant de continuer.

-Sinon, j’adore me battre avec des adversaires coriaces. Et je ne te cache pas que j’aimerai t’affronter un de ces jours. Sinon…non, rien de plus je dirais.

J’allais lui sortir que j’adorais monter toutes sortes de plans foireux. Oui faire des conneries fait partie de mon quotidien et j’avoue que je m’en lasse pas. Mais mieux vaut ne rien dire là-dessus.

-Et toi ? Qu’est-ce qui t’intéresses dans la vie ?

La méfiance que j’éprouvais à son égard avait totalement disparut. C’est comme si en face moi, ce n’était pas un éducateur mais une amie ? Ou une sœur ? Mais qu’est-ce que c’est d’avoir une sœur ? Mon cerveau va finir par exploser à cause de toutes ces questions…


Dernière édition par Aria Mizako le Mar 29 Juil - 17:04, édité 1 fois
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Rp terminé Re: Le cerisier au milieu des cendres ~ [PV Eirin]

Message par Invité Lun 28 Juil - 23:12


De surprises en surprises ...




Aria était une adolescente très intéressante à observer lorsqu'elle était confrontée à une situation qu'elle ne maîtrisait pas. J'avais l'impression qu'elle ne savait pas vraiment sur quel pied danser avec moi. En un sens c'était mignon. La dure de Kyrie aussi prise de court et qui ne contrôlait rien … Je la voyais vraiment au sens strict du terme dans tous ses états. J'avais noté sa lueur d'intérêt très vive dans son regard quand j'avais abordé le sujet des sports de combats. Cela me fit d'autant plus sourire lorsque je me disais qu'elle voudrait sûrement s'entraîner un jour avec moi. Cela pourrait être instructif en effet, et amusant. Ca nous permettrait de discuter un peu tout en nous rapprochant par le biais d'une activité commune, et partager quelque chose. Quoi qu'il en soit, il serait bien pour elle, d'après moi, qu'elle s'inscrive dans un club de sport de combat, s'il y en avait un à Kyrie. Cela lui permettrait d'évacuer son agressivité et de canaliser l'énergie qu'elle avait à revendre. Elle m'avait également assuré d'un petit signe de tête qu'elle ne recommencerait pas à faire la perverse. On aurait dit une petite fille qui venait de se faire gronder par sa mère … Je faillis rire à cette idée, mais je me retins à temps. Après tout, c'était quand même quelque chose de gênant, de se faire lécher 'oreille comme ça par une jeune fille qu'on venait de rencontrer … Je n'étais absolument pas dans cette optique de pensée de toute façon. L'amour, ça se faisait avec a personne qu'on aime, point barre. On verra bien si elle tient sa parole. Je l'espérais en tout cas.


Je la vis culpabiliser également après qu'elle m'ait posé la question fatidique sur ma sœur. Le regret dans les yeux, elle s'en voulait de m'avoir attristée l'espace d'un instant. Mais bon, je n'avais rien à cacher, alors de toute façon, je ne lui en voulait pas. Je la vis se tourmenter pendant que je parlais de ma chère sœur disparue, avant de reprendre un visage d'une totale neutralité. Un masque, j'en étais sûre et certaine. Elle se posait beaucoup de question, c'était donc anormal qu'elle reste aussi neutre. Se cachait-elle ? Avait-elle honte de faire apparaître une Aria plus douce devant moi, ou même devant les autres ? A quoi penses-tu, Aria ? Tu te poses trop de questions, et tu te rends trop artificielle inutilement, je ne te jugerai pas tu sais, alors ce n'est pas la peine de créer un masque de fer comme celui que tu portes …La blonde me demanda ensuite s'il y avait une vie après la mort, et si les disparus nous regardaient depuis le ciel. Drôle de question que voilà … Je secouai la tête avant de lui répondre.



« Non, je ne crois pas à ce genre de choses. De mon point de vue, il n'y a rien après la mort. Ni avant la vie. La réincarnation non plus, je n'y crois pas. Il n'y a ni Paradis, ni Enfer, seulement le Néant. Une fois que ton dernier soupir est soufflé, ta conscience aussi s'éteint. A partir de là, il n'y a rien, je pense … J'aimerais croire que ma sœur me regarde de là-haut soit fière de ce que j'accomplis, mais je n'arrive pas à m'en convaincre. Je sais qu'elle est partie en étant heureuse, et c'est tout ce qui compte. Et toi, tu as une opinion sur la chose ? »


Parler de la vie et de la mort était un sujet très philosophique mais dont il était facile de débattre. C'était très souvent instructif, surtout lorsque les participants s'écoutaient les uns les autres en respectant chaque avis. Débattre de ça avec Aria pouvait être intéressant en effet. Ca m'intéressait bien de savoir son point de vue sur la question de la vie et de la mort, où elle se situe, comment elle voit sa vie jusqu'ici, si elle se projette dans l'avenir et ce qu'elle y voit … J'allais devoir prévoir tout cela lorsque je rentrerais à la fin de la journée. Quoi qu'au final, elle m'en parla succinctement. Alors comme ça, elle n'avait pas peur de la mort ? C'était courageux. Et une grande force. Par contre, ce qu'elle fit ensuite me surprit énormément. Elle était en train de … s'excuser ? Je clignai des yeux lorsqu'elle finit de me présenter ses regrets, avant de glousser un peu, amusée.


« C'est gentil de t'excuser. Je ne t'en veux pas d'avoir posé cette question. Si je n'avais pas eu envie de te répondre, je ne l'aurais pas fait. Cependant je par du principe que je n'ai rien à cacher et que je dois être honnête avec les autres pour construire quelque chose de véritable et sincère avec eux. Je suis quand même touchée que tu t'excuses, j'imagine que tu n'en as pas l'habitude. Ca s'apprend, tu verras avec le temps … Ne soit pas trop dure avec toi-même, va. C'est déjà bien ! Continue comme ça, va. »


Certes ses excuses étaient maladroites, mais pleines de bonne volonté. Je l'encourageai à poursuivre dans cette voie volontiers, cela lui ouvrirait plusieurs portes pour le futur, le fait de savoir se faire pardonner et de ravaler un peu sa fierté de temps en temps. A mon avis, c'est ce qu'elle venait de faire d'ailleurs. J'étais sincèrement touchée qu'elle ait fait cet effort pour moi. Ce passage visiblement gênant pour Aria était clos maintenant, et elle reprit sur ma question à propos de ses passions. Là encore je fus surprise. Je ne m'attendais vraiment pas à l'entendre dire qu'elle adorait chanter … Et encore moins faire la cuisine ! La jeune adolescente était décidément pleine de ressources et n'avait pas fini de m'étonner on dirait ! C'était très plaisant. Je la découvrais petit à petit. Et derrière l'apparence brutale qu'elle cherchait à se donner, on pouvait y trouver une fille tout ce qui a de plus normale, à un point tel que j'étais persuadée que si l'on ne disait pas aux autres qu'elle était une meurtrière, on aurait pu la prendre pour une fille comme les autres. Mais qu'est-ce qui était arrivé pour que tu en sois là aujourd'hui, Aria … ?


« Ah, tu chantes ? Tu as déjà pris des cours de chant ? D'ailleurs, tu préfères quoi comme style de musique ? Pour la cuisine, j'espère pouvoir goûter à un de tes plats. J'aime beaucoup cuisiner aussi, mais uniquement les pâtisseries. Ma grand-mère m'apprenait des recettes quand j'étais toute petite, et depuis, je n'ai pas perdu ce plaisir. Et toi, tu préfères quelque chose dans la cuisine ? Plutôt sucré ou salé ? »


Je sentais clairement sa passion pour la cuisine. Peut-être devrait-elle penser à faire des études là-dedans pour se réinsérer professionnellement lorsqu'elle sortira d'ici … Ce serait une bonne idée de futur à lui offrir, si cela l'intéressait.


« Et … Tu as déjà pensé à faire de la cuisine ton métier pour plus tard ? »


J'avais envie de savoir si elle voulait s'offrir un futur où elle serait rangée dans la société ou si elle s'en fichait. Si c'était la deuxième option, j'essaierai de lui donner envie de se battre pour l'avoir. C'était quand même triste de s'imaginer sans aucun futur … Je rajoutais cela potentiellement à ma liste de travail à faire avec Aria, au cas où.


« Sinon, pour mes passions, eh bien je dirais mon travail déjà … J'apprécie particulièrement venir en aide aux gens. Je suis comme ça. Mais j'avoue que j'ai une préférence pour aider les jeunes comme toi par exemple. J'imagine que si tu es à Kyrie, ce n'est pas forcément par choix, et que tu aurais préféré avoir une vie différente de celle d'une délinquante, non ? J'aime aussi faire du sport. Je me suis mise au badminton depuis quelques années, et c'est le seul sport que je pratique régulièrement en ce moment. J'aime beaucoup écouter de la musique en lisant des histoires fantastiques et d'heroic fantasy, de science fiction aussi … J'aime le cinéma, surtout d'animation. Et enfin, je joue un peu au jeux vidéos. Quant à me battre contre toi … Eh bien écoute, pourquoi pas ! Mais dans le cadre du club de sport s'il existe. Sinon, on te trouvera de quoi faire, c'est promis. »


J'avais des passions somme toute relativement courantes. Je n'étais pas du genre extravagante, excepté pour la couleur de mes cheveux. Mais cette couleur m'allait plutôt bien, d'après les dires de mes proches, alors je ne me posais pas plus de questions que ça. Moi aussi j'étais une personne plutôt simple en fin de compte, mais cela ne me dérangeait pas. Je suis comme je suis, Aria est comme elle est, de même pour n'importe qui d'autre. J'avais reporté mon regard sur le lointain. Le paysage était vraiment beau. Le vent soufflait un peu plus que tout à l'heure. La brise était très agréable et rafraîchissante. Les oiseaux chantaient toujours, et quelques pigeons venaient vers nous. L'un d'eux se posa sur la branche juste au-dessus de ma protégée.


« Tiens, on dirait qu'on a de la compagnie plumée … J'espère que Yukiatsu ne va pas le chasser et rester bloqué là-haut ... »

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Rp terminé Re: Le cerisier au milieu des cendres ~ [PV Eirin]

Message par Aria Mizako Mer 30 Juil - 17:04

La vie après la mort n’existe pas selon mon éducatrice. Mais moi, qu’elle était mon opinion sur le sujet ? Je ne sais pas vraiment quoi penser la dessus. Une vie après la mort ? Les gens que j’avais froidement abattus me regardaient-ils de là-haut ? Si c’est le cas, ils doivent patiemment guetter le moment où je rejoindrais ma tombe. Ils peuvent encore attendre, je ne compte pas crever tout de suite ! Et puis, si je meurs, est-ce que j’irai au paradis ? On a commis un péché alors c’est direction l’enfer ? A quoi sert le paradis alors ?! Aucune personne n’est clean dans ce monde. Tout le monde a déjà commis un crime alors, elles sont toutes destinées à aller pourrir en enfer ! Le paradis et l’enfer, c’est un ramassis de conneries ! Non je ne crois pas au paradis ou à l’enfer, cette idée est complétement ridicule.

En ce qui concerne mes excuses, elle me dit que c’est gentil  et elle m’encourage à poursuivre. Elle a dû remarquer qu’elles étaient minables et que je n’avais pas pour habitude d’en faire. Tsss, mais en même temps c’est chiant de s’excuser, je n’en vois pas trop l’intérêt enfaite. Ce qui est fait, est fait. Des excuses ne serviront à rien puisque nos gestes ne pourront être effacés. Mais alors pourquoi je venais de m’excuser à l’instant ? Le fait de la voir triste ? Oui c’est sûrement ça. Il faut que je me ressaisisse, j’ai l’impression de devenir de plus en plus inoffensive. Je ne veux pas être faible, je ne dois pas être faible. Faire preuve de compassion me ramollie…

Malgré ces pensées, je me confie à Eirin sans trop montrer de résistance. Répondant à ses différentes questions, on posant par la suite, j’étais en pleine conversation, en plein dialogue avec mon éducatrice. Je lui livrais des choses sur moi, des passions que beaucoup de gens ignoraient. Elle était si gentille avec moi que je n’arrivais pas à jouer les méchantes.

- Ah, tu chantes ? Tu as déjà pris des cours de chant ? D'ailleurs, tu préfères quoi comme style de musique ? Pour la cuisine, j'espère pouvoir goûter à un de tes plats. J'aime beaucoup cuisiner aussi, mais uniquement les pâtisseries. Ma grand-mère m'apprenait des recettes quand j'étais toute petite, et depuis, je n'ai pas perdu ce plaisir. Et toi, tu préfères quelque chose dans la cuisine ? Plutôt sucré ou salé ?

-Non je n’ai jamais pris de cours de chant, ça coûtait beaucoup trop cher. Je n’avais pas envie d’endetter mes parents alors je chantais à chaque fois que je me retrouvais seule. Je n’ai pas vraiment de style de musique préféré. J’aime écouter et chanter de tout, je ne suis vraiment pas difficile en ce qui concerne la musique. Ça sera avec plaisir que je te ferai goûter à un de mes plats. Par contre, tu devras être sincère sur tous les points : la présentation, le goût, etc. Toute critique est bonne à prendre ! Les recettes des grands-mères sont toujours les meilleures ! Ma grand-mère m’a légué pas mal de recettes aussi. Il faudra que tu me fasses goûter à une pâtisserie un de ces jours. Je cuisine de tout, sucré, salé, même que le mélange des deux peut être un délice pour le palet ! Personnellement, je préfère manger le sucré et le salé séparément, mais ça ne m’empêche pas de cuisiner un mix des deux. Tant que ça se marri bien, c’est nickel !

J’aurai pu déblatérer sur ce sujet pendant des heures, mais j’avais délibérément décidé de stopper la discussion cuisine pour le moment. Si je continue de parler de ça, je ne vais jamais arrêté et on va finir par dormir dehors. Quoi qu’il en soit, je gardais un sourire sur mes lèvres quand je lui parlais, et je n’arrivais pas à l’effacer. Ça commençait à m’énerver d’ailleurs.

-Et … Tu as déjà pensé à faire de la cuisine ton métier pour plus tard ?

Cette question me laissa muette un instant. Un futur métier ? Je ne suis pas le genre de personne qui me projette un avenir. Je vis le jour le jour, sans me préoccuper du futur. Certain parle de destin, moi je n’y crois pas. Chacun est maitre de sa vie, on ne peut pas prévoir le futur, il arrivera quand il arrivera. Mais c’est vrai que je ne vais pas rester éternellement dans cet internat. Qu’est-ce que je ferai après ma sortie d’ici. Irais-je voir mes parents ?

-J’aime la cuisine mais après en faire un métier, je ne sais pas. J’ai peur que si ça en devient mon métier, je n’éprouve plus aucun plaisir à la faire.

La cuisine est une passion pour moi. Mais travailler dans la cuisine est-ce que ça me plairait ? Etre H24 devant les fourneaux, à se dépêcher de réaliser les plats demandés par les clients…je ne sais pas si ça me plairait et si c’est pour moi. J’aime prendre mon temps pour faire un plat et me faire brusquer, ça me soulerait sûrement. Enfin…je pense. Et puis j’ai toujours détesté cette société dans laquelle nous vivons. Liberté-Egalité-Fraternité. Une hiérarchie sera toujours présente, l’égalité ne sera jamais. En ce qui concerne les deux autres valeurs, je n’y crois pas non. C’est bien mignon de faire de beaux concepts mais ils ne seront jamais véridiques.

-Sinon, pour mes passions, eh bien je dirais mon travail déjà … J'apprécie particulièrement venir en aide aux gens. Je suis comme ça. Mais j'avoue que j'ai une préférence pour aider les jeunes comme toi par exemple. J'imagine que si tu es à Kyrie, ce n'est pas forcément par choix, et que tu aurais préféré avoir une vie différente de celle d'une délinquante, non ? J'aime aussi faire du sport. Je me suis mise au badminton depuis quelques années, et c'est le seul sport que je pratique régulièrement en ce moment. J'aime beaucoup écouter de la musique en lisant des histoires fantastiques et d'heroic fantasy, de science fiction aussi … J'aime le cinéma, surtout d'animation. Et enfin, je joue un peu au jeux vidéos. Quant à me battre contre toi … Eh bien écoute, pourquoi pas ! Mais dans le cadre du club de sport s'il existe. Sinon, on te trouvera de quoi faire, c'est promis.

-Que je sois ici ou non, je suis une délinquante. Il suffit de regarder mes délits pour se rendre compte que je suis loin d’être une petite fille sage.

Je dis ces mots sur le ton de la rigolade et sans aucune froideur dans ma voix. Puis je repris la parole sur un ton amicale.

-Je faisais du badminton quand j’étais au collège, ce n’est pas si mal comme sport. T’aime bien lire alors ? Moi j’ai jamais réussi à m’intéresser à la lecture alors pour finir un livre ce n’est pas évident. Il existe bien un club de sport mais je préfère me battre en dehors de celui-ci.

Le club de sport ne me tente pas plus que ça. Je sais que si je tombe sur un adversaire là-bas, j’aurai qu’une envie c’est de lui démonter le portrait. Et même si il y a un prof, ça ne m’empêchera pas de le faire, quitte à frapper le prof et tous les étudiants qui l’en empêcheront. Si je pouvais éviter un bain de sang, ça serait mieux quand même. Ça ne ferait que des choses en plus à rajouter sur mon dossier. Je préfère me battre contre des gens en dehors du cadre des clubs. Comme ça, je peux lui faire mordre la poussière incognito. Et éviter tout ennui inutile. Sentant le vent caresser mon visage, je fermais un instant les yeux, m’évadant l’espace d’un instant. La voix de l’éducatrice me ramena bien vite à la réalité qui était loin d’être drôle, pour moi en tout cas.

-Tiens, on dirait qu'on a de la compagnie plumée … J'espère que Yukiatsu ne va pas le chasser et rester bloqué là-haut ...

-Hein ?

Suivant le regard de la jeune femme qui était pointé juste au-dessus de moi, j’eu le regret d’apercevoir…mon pire cauchemar. Un pigeon putain ! Il y a un pigeon juste au-dessus de ma tête !!!! Enfin pas sur ma tête exactement, mais sur la branche qui se trouvait un peu plus haut !! Chuut, chuut, calme-toi Aria, ça va bien se passer. Respire lentement et oublie la bestiole. Essayant de faire le vide ma tête, je commençais à reprendre mon calme, jusqu’au moment où un pigeon vint se poser à quelques mètres de moi. Maintenant, il n’y avait pas qu’un pigeon, mais deux. Vous imaginez, deux pigeons !!!! Là, je paniquais mais je gardais bien en mémoire que Eirin se trouvait juste à côté de moi. Il ne faut pas que je craque, je ne dois pas lui montrer cette faiblesse, jamais ! Mon regard figé sur le pigeon au sol, je priai intérieurement pour qu’il s’en aille le plus loin possible de moi. Bien entendu, ce con commençait à bouger dans ma direction. J’étais pas bien du tout, crispée comme je ne sais pas quoi, observant l’immonde bête qui se mouvait en ma direction. Je vais craquer, je le sens. Il était encore loin de moi et ne m’aurait sûrement pas approché plus mais je n’arrivais pas à rester calme. C’était juste impossible.

-M’aaa..m’approche pas…saa..sale bête !

Ma voix était tremblante. Je détestais ces animaux, j’en avais une peur bleue depuis toute petite. Et ce qui dû arriver, arriva. Un cri aigüe sorti de ma bouche et je vins agripper le bras de l’éducatrice, tremblant comme une feuille morte, fermant les yeux alors que des larmes coulaient le long de mes joues.

-Fais…les..paaa..partir…je…je t’en supplie…

Balbutiant ces quelques mots entre mes larmes qui n’arrêtaient pas de dégringoler sur mes joues légèrement rouges. J’avais perdu tous mes moyens. Complétement sans défense face à ces oiseaux qui m’ont toujours effrayée. C’est mon plus gros point faible, ma phobie, la chose principale qui me rend totalement inoffensive. Un secret que je voulais cacher à tout prix. Finalement, je suis faible.


Dernière édition par Aria Mizako le Ven 8 Aoû - 13:45, édité 2 fois
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Rp terminé Re: Le cerisier au milieu des cendres ~ [PV Eirin]

Message par Invité Dim 3 Aoû - 0:33


Il ne faut pas se moquer !




J'avais l'impression qu'Aria s'en voulait de se confier à moi avec autant de facilité et sans complexe apparent. Elle avait l'habitude de jouer l'impassible et la forteresse de glace et de fer, mais ses remparts avaient fondus comme neige au soleil avec moi. C'était comme si, pour elle, j'avais investi la place forte et que je la forçais à se rendre pacifiquement … Du moins, c'est ce que je supposais. Voyait-elle ça comme une faiblesse ? Ressentait-elle une impression de vulnérabilité ? Cela expliquerait qu'elle ait l'air de se fouetter mentalement. Au sens imagé du terme bien sûr. Après, si elle aime ça autrement, c'est elle que ça regarde, pas moi … M'enfin.


J'étais quand même contente qu'elle accepte de m'ouvrir son cœur comme ça. Je me doutais que très peu de gens étaient au courant de tout ça, je me sentais un peu privilégiée. Mais elle n'avait pas besoin de se dire que se livrer à quelqu'un, c'était une marque de faiblesse … Se donner un air froid, distant et inamical était loin de correspondre au fait d'être fort. Pourquoi les gens associent-ils la faiblesse au fait de s'ouvrir aux autres ? Etait-ce la peur qu'on se moque de certaines passions qui créait cette association ? C'est l'hypothèse que j'adoptais en tout cas. Le fait de se confier aux autres pouvaient nous exposer aux moqueries et autres taquineries plus ou moins méchantes, mais on pouvait également utiliser les craintes et phobies des gens pour les faire plier, ou taper là où ça fait mal avec leur passé. Mais la vraie force, ce n'était pas de s'en protéger. C'était de passer au travers, de ne plus être atteint par les remarques et de rester insensible à la provocation. Le silence est le meilleur des mépris, après tout. Quoi de plus rageant pour quelqu'un qui nous agresse verbalement que de l'ignorer, un petit sourire sur les lèvres ? Pas grand-chose, à mon sens.


La jeune blonde me tira de mes réflexions en me répondant à propos du chant et de la cuisine. Donc, elle semblait être mélomane … Ca pouvait être intéressant qu'elle me fasse découvrir quelques musiques. Il est vrai que ma culture musicale n'était pas vraiment très poussée, je me contentais de deux ou trois genres musicaux et c'est tout. En revanche, pour la cuisine, comme je me débrouillais déjà bien plus, je pourrais partager des recettes avec Aria. Elle avait plutôt l'air de s'y connaître dans les plats élaborés, pour les dîners ou déjeuners. Moi, ma spécialité, c'était la pâtisserie. On se complétait là-dessus … Lorsque j'aurais ma petite bande au complet, j'organiserai une petite sortie un week-end, toute la journée. Ca pourrait être sympa ça, tiens ! Je me demandais qui viendra compléter mes protégés. Un garçon cette fois ? Ou une troisième fille ? L'un comme l'autre pourrait être drôle. Quoi qu'il en soit, reconcentrons-nous sur ce qu'Aria me disait. Elle voulait ne critique objective ? Sans aucun problème ! Là-dessus, je ne me gênais pas. Je lui souris avant de lui confirmer que ce serait mon intention.



« Oh ne t'en fais pas pour les critiques, je n'aime pas l'hypocrisie, et je m'efforce d'être la plus objective possible. Je comprends ta crainte … Le mieux serait de faire un petit essai, au moins une fois, non ? Du genre un petit stage de quelques jours, histoire de voir. Mais tu as le temps d'y réfléchir de toute façon. Une passion peut très facilement devenir un métier, avec son lot d'avantages et d'inconvénients. Il faut l'expérimenter soi-même pour se faire une idée, et peser ensuite correctement le pour et le contre. »


C'est ce que j'avais fait lorsque j'avais décidé de me réorienter vers des études pour être éducatrice. J'avais eu l'opportunité de faire un stage, et de voir avec un psychanalyste les études à faire. J'avais réalisé qu'au final, ce n'était pas fait pour moi, et que je préférerai être éducatrice.


« Tu es peut-être une délinquante aujourd'hui, en plus d'être une fille peu sage, mais avec le temps, ça changera peut-être un petit peu. Tu peux te donner un futur assuré, grâce à Kyrie. Et puis qui sait, tu pourrais y rencontrer l'homme ou la femme de ta vie ici, qui te donnera l'envie de t'assagir un peu, et de te battre pour cette personne ? »


Je souris en finissant ma dernière phrase. L'amour, c'est un très gros moteur capable du meilleur comme du pire. Et du peu que je connaissais Aria, à mon avis, ce serait plutôt un moteur. Je pouvais évidemment me tromper, mais je pense que j'avais juste cette fois. Après tout, c'était la symbolique de son dessin … Le cerisier représentait les gens qu'elle veut protéger, les êtres qui lui sont le plus cher. Et elle ferait tout pour eux. Je le sentais comme ça. Seul le temps me dira si j'avais raison ou pas …


«« C'est sympa comme sport, ça fait bouger et ça muscle de partout. Oui, la lecture est ce que je fais majoritairement quand j'ai envie d'être au calme. Je vois … J'imagine pourquoi tu ne préfères pas t'inscrire au club de sport. »


J'étais certaine que c'était pour lui laisser libre cours à sa rage. En dehors du club, elle pouvait se battre « pour de vrai », sans retenir ses coups. Quelque part, ça m'attristait un peu. Pourquoi avait-elle besoin de fracasser les gens comme ça ? Un sac de frappe n'était pas suffisant ? C'était assez triste de passer ses nerfs comme ça. Mais Yukiatsu semblait avoir le pouvoir de l'apaiser instantanément … Je verrais avec l'administration si je pouvais obtenir aux internes la possibilité d'avoir un animal dans leur bungalow. Qui ne tente rien n'a rien, après tout …En parlant de ça, au moment où le pigeon est venu s'installer sur la branche, Aria sembla apeurée. Mais de quoi avait-elle si peur ? Attends, ce n'était pas … ? Le pigeon justement ? Aria me surprenait encore une fois … Je souriais grandement. Pas de façon moqueuse, mais taquine. J'étais curieuse de savoir l'histoire derrière ce traumatisme. Elle était vraiment terrorisée, comme si la Mort elle-même se tenait devant elle, prête à la faucher. Elle s'agrippa à mon bras comme une enfant, toute tremblante. Aria m'attendrissait un peu. Elle aussi semblait réveiller en moi des instincts plutôt maternels, on dirait … Mon regard balaya la zone proche de nous, alors qu'un deuxième pigeon vint rejoindre le premier. Un bâton se trouvait proche de moi. Me levant, quittant l'étreinte peureuse de la jeune interne blonde, je le pris et tapa sur la branche où se tenaient les deux oiseaux … qui décollèrent et rasèrent ma protégée pendant quelques secondes, avant de s'éloigner et de partir loin d'elle. Toute sourire, amusée par la situation, je vins ébouriffer sa chevelure gentiment avant de passer mon bras autour d'elle pour la rassurer, la berçant un peu.


« Allez, ils sont partis … Chht. C'est fini .. Ils ne viendront plus t'embêter. Ca va aller, respire, calme-toi. Tu vois, ils ne sont plus là. J'en déduis que tu as peur des oiseaux ? Tu veux bien me raconter comment ça se fait ? Promis, je ne me moquerai pas. Après, si tu veux, on rentrera aux bungalows, et je te ferai quelques pâtisseries. A moins que tu préfères rentrer au tien, ou même rester ici encore un peu ... »


Même si je souriais et que la situation était comique à mes yeux, je ne e permettrai pas de me moquer d'elle. On a tous des peurs plus ou moins rationnelles face auxquelles nous sommes incapables de faire quoi que ce soit. La mienne ? C'est un secret, pour le moment … Je continuais de faire tout mon possible pour calmer Aria, usant de ma voix douce et posée, lui parlant d'une voix à demi-faible. La pauvre devait vraiment avoir vécu quelque chose qui l'avait terrifiée étant petite … J'espérais vraiment qu'elle allait se confier une fois de plus à moi.

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Rp terminé Re: Le cerisier au milieu des cendres ~ [PV Eirin]

Message par Aria Mizako Ven 8 Aoû - 14:41

Pétrifiée. Je n’arrivais plus à bouger, ni à arrêter mes pleures. Je venais de supplier mon éducatrice de faire partir ces volatiles qui m’effrayent depuis mon enfance. Si j’avais l’esprit assez clair pour faire un récapitulatif de la situation, je dirais sûrement que c’est la honte. Accrochée au bras d’Eirin, tremblant comme une feuille morte, je me recroquevillais sur moi-même en la voyant ce lever et se dégager de mon étreinte. Enfonçant ma tête dans mes genoux, continuant de pleurer toutes les larmes de mon corps, je ressemblais à une gamine de 4 ans qui pleure parce qu’elle a peur du noir. Je ne veux plus voir ces pigeons, j’ai peur… Un contact sur ma tête me fit frissonner et coupa un moment ma respiration. Etait-ce un pigeon qui venait de se poser ? Si le contact n’avait pas été aussi doux, j’aurai commencé à paniquer encore plus que je l’étais maintenant.

-Allez, ils sont partis … Chht. C'est fini .. Ils ne viendront plus t'embêter. Ca va aller, respire, calme-toi. Tu vois, ils ne sont plus là. J'en déduis que tu as peur des oiseaux ? Tu veux bien me raconter comment ça se fait ? Promis, je ne me moquerai pas. Après, si tu veux, on rentrera aux bungalows, et je te ferai quelques pâtisseries. A moins que tu préfères rentrer au tien, ou même rester ici encore un peu ...

Je ne dis rien, mais le fait qu’elle passe son bras autour de moi, a pour effet de m’apaiser et de me calmer petit à petit. Son timbre de voix accentuait cet effet et mes pleures cessèrent enfin. Relavant alors la tête pour regarder la jeune femme, je pris la parole, mes joues encore humides et rosées.

-Je n’ai pas peur de tous les oiseaux…seulement des pigeons…

Ma voix tremblait encore un peu mais c’était beaucoup plus audible que tout à l’heure. Je pris un moment de silence après avoir révélé ma phobie. Fallait-il que je lui parle du pourquoi ? Je n’en ai jamais parlé à personne, alors pourquoi je le ferai maintenant. Je détournai le regard de mon éducatrice pour balancer sur un ton plus sec que le précédent.

-Je…c’est un secret.

Quittant l’étreinte de l’éducatrice, je me relevai, reprenant presque totalement mes moyens. Je ne la connais que d’aujourd’hui, c’est encore trop tôt pour lui confier ces informations sur moi. C’est une éducatrice, c’est son métier de m’aider, mais si je ne voulais pas de son aide, moi ? Tous les éducateurs que j’ai eus jusqu’à présent, n’ont réussi à rien, alors pourquoi elle, y arriverait ? Je commençais à reconstruire une barrière en elle et moi, toujours dans l’idée que de trop se confier à quelqu’un peut être fatal. Il faut toujours garder une certaine méfiance avec les gens, j’ai toujours pensé comme ça. Je soupir un moment avant d’appeler mon chaton et de le prendre dans mes bras, comme une peluche. Regardant d’abord Eirin dans les yeux, gonflant les joues, je lui dis un peu gênée.

-Tu dis que tu ne te moques mais pourtant tu souris…méchante…

Lâchant un dernier soupir, je tournai le dos puis je repris la parole sur un ton encore gêné.

-Je…merci…

J’aurai voulu lui dire plus, mais je crois que j’avais honte de lui avoir exposé ma phobie. Avoir peur des pigeons, c’est trop la loose ! Soufflant un bon coup pour me reprendre. Je tournai la tête l’espace d’un instant, un sourire au visage. Un sourire vaut parfois mille fois plus que des mots. Elle avait réussi à m’apaiser après ma crise de panique. Serait-elle capable de me contrôler quand mes poings parleront ? Avait-elle le même pouvoir que Yuki ? Je ne sais pas mais quoi qu’il en soit, je ne compte pas la déranger plus.

-Je vais rentrer dans mon bungalow.

Après cette courte phrase, je pris le chemin qui menait à mon chez moi, sans me retourner et sans un au revoir non plus. La politesse n’est pas vraiment mon fort alors bon, il ne fallait pas s’étonner. Et puis, il fallait que je reste un minimum, distante, avec cette femme, elle en sait beaucoup trop à mon sujet, je n’aime pas ça. Avec toute l’agitation qu’ont provoqué les pigeons, j’ai oublié ma boite de mikado au pied de l’arbre….Bah tant pis, j’en ai d’autre chez moi et puis il n’en restait pas beaucoup, donc pas de regret. Maintenant, la chose à penser, c’est de rentrer au bercail sans se faire chopper avec le chaton dans les bras. La discrétion est tout un art, mais je ne m’en fait pas trop pour ça non plus. Eirin...je la reverrai que je le veuille ou non vu comme elle est têtue. Un sourire se dessina inconsciemment sur mes lèvres. Qui sait, peut-être qu'un jour elle fera partie du cerisier ?
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